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Esprit "Spiridon" - 5. Un demi-siècle au trot

Après avoir été champion sur le terrain, Yves Jeannotat est devenu

champion d'une cause qui lui est chère: la course à pied populaire

Il fut champion suisse de course sur piste en 1959, remporta deux fois Morat-Fribourg, fonda avec Noël Tamini la revue Spiridon.Défend encore et toujours la cause du sport dans les colonnes du Matin.Nul mieux que Yves Jeannotat ne connaît l'âme de la course à pied, aujourd'hui devenue sport populaire.

Yves Jeannotat, comment est née chez vous cette passion?
Ah, ça remonte très loin. Je suis né fils de paysan, en 1929, au Clos du Doubs, sur les hauteurs de Saint-Ursanne.Comme tous les fils de paysan, j'étais lié aux travaux de la terre.Aller à l'école le matin, rentrer manger à midi, retourner en classe... je parcourais 12 kilomètres par jour.On faisait tout cela au petit trot.Donc, le mouvement même de la course à pied, pour moi comme pour beaucoup d'enfants de cette époque, il était plus naturel que celui de la marche.

Quand tout cela a-t-il pris une tournure sportive?
Très tard quand je suis entré à l’Université de Fribourg.Pour payer ma croûte et ma chambre, j'étais pion au Collège Saint Michel.Un jour, un camarade d'études me dit: écoute, il y a les championnats universitaires de cross-country aujourd'hui, tu viens les faire avec moi? je ne savais même pas qu’il existait des compétitions de course à pied.J'ai dit: OK, trouve-moi des savates - c'était comme ça qu'on disait à l'époque.
J'ai couru pratiquement en tenue de ville.Et j'ai terminé deuxième. Des gens du Club athlétique de Fribourg m'ont repéré, j'ai découvert la compétition organisée et alors là, ça m'est entré directement dans le sang!

Le plaisir et la passion de la compétition?
Oui.J'ai tout de suite été le meilleur du club dans ma catégorie.Sur 48 courses, j'en ai gagné 47! (rires).La première en 1951.La compétition, ce n'est pas simplement la passion de gagner, mais aussi cette relation très particulière de lutter contre quelqu'un, mais aussi avec lui.Donc, voilà, pendant toutes les années 50, j'ai mené de pair la compétition et ma carrière professionnelle - j'avais fait deux licences, l'une en lettres, l'autre en psychopédagogie, et j'étais devenu prof.

Vos plus grands souvenirs?
Dès ma première année de compétition, je suis devenu champion suisse de cross.A l'époque, il n'y avait que ça et les courses sur route.Le marathon était encore extrêmement rare: on disait, les pauvres, ils vont se tuer sur une distance pareille!... En Suisse, on ne comptait qu'une cinquantaine de courses sur route, qui étaient des classiques.Nous n'étions qu’une cinquantaine au départ - rien à voir avec l'envergure des courses actuelles.

La course demande une lente maturation?
Oui, j'ai progressé petit à petit jusqu’en 1959. On dit qu’il faut à peu près dix ans de course à pied pour mûrire.C'est le temps qu’il m'a fallu. J'étais spécialisé sur 5000 et 1loooo mètres, et je suis devenu champion suisse du 10000 mètres en 1959.J'ai eu dix-huit sélections internationales aussi.Mais mon meilleur souvenir absolu, c'est ma première victoire à Morat-Fribourg, en 1959.

Aujourd'hui, beaucoup de choses ont changé dans la course à pied.
Oui. J'ai toujours essayé de faire le lien entre sport d'élite et sport de masse.Dès le début des années 70, la course à pied a évolué dans le sens de la santé.On s'est aperçu que le marathon, 42 kilomètres, était accessible à tous.Pensez qu’en 1959, le médecin avait voulu m'interdire de prendre le départ: mon cœur battait à 38 pulsations/min, et pour lui, j'avais une malformation cardiaque!J'ai dû signer une décharge.
Les courses populaires ont pris leur essor au début des années 70, quand le Dr Cooper, entraîneur des astronautes américains, a publié Aerobics et lancé le mot jogging.Il s'indignait: nous allons sur la Lune, et vous, vous restez bedonnants?!Un vent de folie a soufflé.Tout le monde s'est mis à courir.

Vous y avez personnellement contribué…
Noël Tamini et moi avons fondé Spiridon, première revue francophone de course à pied.Puis je me suis engagé dans la défense du sport pour tous.Parce que le sport d'élite ne doit pas faire de l’ombre au sport de masse.Entre 1960 et 1965, il y avait 500-600 participants au départ du Morat-Fribourg.Et, en 1980, 1981, 15000 !

Aujourd’hui, vous courez toujours ?
J'ai 72 ans et j'ai officiellement terminé la compétition en i965.Mais j'ai une chance absolument formidable - parce que vous savez que dans la course à pied, l'appareil locomoteur est pas mal mis à contribution - eh bien, à mon âge, je peux encore courir ma petite heure tous les jours dans les forêts.C'est un grand privilège: la course à pied ne m’a jamais quitté.

Propos recueillis par Jean-François Duval



Date de création : 10/10/2005 @ 15:35
Dernière modification : 10/10/2005 @ 15:35
Catégorie : Esprit "Spiridon"
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