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3. Archives - Recueil 1

Histoire de chaussettes - La marque Thorlo garantit ses chaussettes pendant 30 jours. Voici un extrait d’une lettre de réclamation reçue d’un client:

«Lors de ma participation au triathlon de Baltimore (1,5km de natation, 40km à vélo et 10km de course), mon équipe d’assistance a eu quelques problèmes sur la route et j’ai dû courir sans mon matériel de course. Je dois dire que mes chaussettes -achetées la semaine précédente- m’ont fourni un amorti tout à fait correct et j’ai couru à un rythme correct jusqu’au 8ème kilomètre.

C’est alors que le dessous de mes chaussettes a commencé à devenir très fin et que j’ai dû ralentir. J’ai néanmoins parcouru les 10 km en moins de 42 minutes mais j’aurais sûrement pu gagner quelques places si mes chaussettes avaient tenu les 10 km.

Je vous prie donc de bien vouloir me les rembourser -ou plutôt de m’en faire parvenir une nouvelle paire.

Je vous suggère, à l’avenir, d’inscrire sur l’étiquette de vos chaussettes ‘A PORTER SOUS DES CHAUSSURES POUR DES COURSES DE PLUS 8 KILOMETRES’

Chamonix, le 29 juin 2003 - Voilà presque 20 ans, le «Cross du Mont-Blanc» m’a été révélé par Roger (Pradel). 23 kilomètres dans les rochers et dans la neige, compétition titanesque réservée aux spécialistes des courses de montagne. Lorsque j’ai osé dire que je voulais «faire» le Cross du Mont-Blanc, Roger m’a encouragé. Et je me suis entraîné. Pendant les mois de mai et de juin de cette année-là, utilisant tous mes moments disponibles et profitant de la longueur des soirées, je courrais deux fois par jour, dans le Semnoz.

Le jour venu, le premier dimanche de juillet, le course m’a paru moins dure que je l’avais imaginé. Je me souviens surtout des 5 derniers kilomètres dans la neige entre la Flégère et Plan Praz. Impossible de doubler -ou d’être doublé- sans être obligé de s’écarter de la trace et de s’enfoncer presque jusqu’à hauteur du genou. Et le dernier névé, en Z, sur 150 mètres, un petit pas en avant, un demi-pas en arrière... Puis la petite descente vers l’arrivée, les haut-parleurs «Boire Vittel et bouger... Buvez, éliminez !» Il faisait très beau. Le Mont-Blanc, en face, accentuait la lumière. On a pique-niqué. 3h22 ou 23. Mais surtout «Je l’ai fait».

Une autre année, il pleuvait dans la vallée. Les sentiers étaient boueux. En haut, au-dessus de 2000m, nous avons eu droit à l’orage, à la grêle, «qu’est-ce que je fais là !». Chacun avait l’impression d’être seul et de devoir se dépêcher. A l’arrivée 3 ou 4 organisateurs transis distribuaient les sacs et vous demandaient d’aller vite prendre le télécabine «avant qu’on soit obligé de l’arrêter !». On s’est changé dans le télécabine. 3h03 pour moi et de bons temps pour tout le monde. On s’était dépêché !

Une autre année, la canicule. A en crever -au sens propre ! Christophe pensait que j’allais le rattraper. Mais moi aussi j’étais dans les choux. Peu importe le temps (4h30, je crois) mais depuis Christophe et moi, c’est casquette saharienne !

Cette année, c’était le 25ème Cross du Mont-Blanc. Ce n’était pas le premier dimanche de juillet mais le dernier de juin. Il n’y avait pas que LE Cross (23 km) mais, aussi un 19 km, un «duo» (relais 19 + 23) et LE Marathon du Mont-Blanc (19 km quasiment plat + le Cross = 42,195 bien sûr !). Le départ du Cross a eu lieu une dizaine de minutes après le passage des meilleurs du marathon (partis 1h30 plus tôt). Les «moins bons» du Cross ont donc été doublés tout le long du parcours par des centaines de coureurs du marathon. Comme il n’y avait pas du tout de neige, c’était très sympa d’avoir tout ce monde sur les sentiers du sommet.

Au départ, Claude, souffrant de la hanche, Chamseddine et Christophe, Pascale et Jean. Stéphanie, l’ami de Chamseddine, n’a pas pu attraper le virus de la course : un problème de genoux lui interdit la course de façon rédhibitoire. Pascale a rencontré de grosses difficultés (voir « Pascale et le Cross du Mont-Blanc »). A une époque où les courses sur sentiers, les «trails» sont de plus en plus prisés, le Cross du Mont-Blanc est une course magnifique que chacun doit essayer. Le paysage est bien entendu grandiose. La distance (23 km) pour une dénivellation de 1300 mètres la rend accessible à tous. Jean

Le Balcon de Belledonne 2002 - Par un beau dimanche matin du mois d’avril, nous avons (Pascale, Jean, Chemsedine, Christophe Michallon et moi), assisté à un magnifique lever de soleil sur le massif de Belledonne. Très vite, j’ai vu passer devant moi tous les coureurs très soucieux de leurs performances… ce qui ne m’a en rien empêché d’admirer de sublimes paysages et de profiter d’un soleil radieux. Pascale, en super forme, a terminé la course en faisant un score mémorable ! Chemsedine et Christophe également ! Jean est presque arrivé au bout, mais il a voulu secourir une jolie espagnole… et s’est laissé distraire… Et moi…. j’ai relevé mon défi de parcourir 29 kms… avec à la fin, pour compagnie, la voiture-relai… j’ai terminé fièrement dernière ! Annick

Tour du Roc des Bœufs 2003 - Quand nous nous levons ce dimanche 5 oct, il neige à basse altitude et il fait froid, alors que nous venons de passer 15 jours ensoleillés ! Nous nous rendons quand même au foyer de fond à La Chapelle St Maurice. Nous retrouvons Pascale et Marie-Anne. Une défection déjà, Roland qui ne s'est même pas levé ! Nous hésitons à prendre le départ sauf Marie-Anne, car elle est décidée, rien de l'arrêtera ! Elle nous épate! Pascale et moi, nous regardons le ciel, il pleut. Nous regardons les sommets, il neige. Les organisateurs hésitent à donner le départ, le marquage au sol, au passage des cols, est à revoir puisqu'il est recouvert par la neige. Jean-Pierre, se décide ; il ne fera pas la course, le froid et la neige ne conviennent absolument pas à ses pieds et ses doigts (ils gèlent très rapidement). Donc il fera notre assistance technique puisque c'est décidé nous serons trois à partir : Marie-Anne, Pascale et moi.

Très vite nous nous retrouvons dans la boue, puis dans la neige (10 cm) au col des Boeufs, lorsque nous redescendons sur Entrevernes, il pleut des seaux mais le ravitaillement et Jean-Pierre sont là. Leur enthousiasme et leurs encouragements nous font beaucoup de bien. Jean-Pierre nous accompagne un moment dans la montée du col de la Frasse où très vite nous retrouvons la neige (20cm), le froid et le vent.

Nous ne traînons pas dans la descente sur Mont Derrière (Bellecombe en Bauges) où un dernier ravitaillement nous attends ainsi que Jean-Pierre qui me motive pour continuer car après avoir chuté 2-3 fois je suis un peu démotivée.

Mais je repars, Pascale et Marie-Anne filent devant pour le dernier col : les chalets du Sollier (20 cm de neige). Dans la descente sur St Eustache, il faut être très prudent car le terrain est très glissant. Je retrouve Jean-Pierre qui m'ouvre la route sur les 2 derniers Kms... Et enfin, je retrouve mes deux compagnes sur la ligne d'arrivée. Nous rentrons vite au chaud chez Pascale et Jean, pour nous changer, nous doucher et pour prendre un peu de repos.

Nous décidons de le refaire l'an prochain, s'il fait beau car, c'est vraiment un beau circuit. Nous avions fait des reconnaissances pendant le mois de sept et nous avions pu apprécier la qualité du parcours proposé. Donc, une date à retenir : le dimanche 3 octobre 2004. Chantal

« Qu’est-ce’tu fais ? » - Un soir d’hiver, lugubre comme ils le sont tous de novembre à mars. Tout au long de la morte saison. Il rentrait chez lui à la fin d’une journée de bureau. Lampe de poche d’une main, réflecteur à l’autre bras, visière bas sur les yeux, il courait. C’est ainsi qu’il était venu au travail, c’est ainsi qu’il s’en allait. C’était un simple marathonien à l’entraînement du soir.

Tout au long de l’automne, il s’était saoulé de couleurs et de senteurs. Le parfum de la mousse, les cris des oiseaux, les déboulés des écureuils et ce soleil qui n’en finissait pas de descendre à l’horizon, de jeter de chaudes couleurs sur les arbres de la forêt. Il s’était enivré de tout cela, sachant que bientôt les matins et les soirs seraient sombres, fades et sales.

Peu à peu, il avait dû abandonner la forêt, à la recherche de routes balayées par les phares des voitures.

Il courait. Se faufilant parmi les passants pressés, évitant les cyclistes pensifs, se hâtant devant les voitures et les trams. Ah ! les voitures… leurs gros yeux éblouissants, et surtout leur haleine empoisonnée !

Il courait. Ses pensées, elles aussi, couraient. Ou plutôt elles vagabondaient, du passé le plus lointain au présent le plus immédiat, avec de grisantes plongées dans un futur attrayant ou attristant.

Non, il n’avait pas vu la petite fille. Du moins il ne l’avait pas regardée. Peu importe. Il se dit ensuite que c’était une silhouette de sept ou huit ans… « Qu’est-ce’tu fais ? » La silhouette avait une voix de fillette. Il avait répondu quelque chose au passage.

« Qu’est-ce’tu fais ? » Quelle question !

Un homme qui marche, un homme sur un vélo, un homme au volant, la petite fille savait ce qu’ils faisaient : elle en voyait un chaque jour. Des hommes qui courent derrière un ballon, des hommes qui zigzaguent sur la neige ou qui glissent sur la glace, la petite fille les connaissait bien. Elle les voyait dans les journaux, les magazines, à la télévision.

D’ailleurs, elle en savait des choses, la petite fille. Elle avait vu des soldats tachés de vrai sang, des messieurs tués d’un coup de poignard, des enfants mourant de faim et même un jour un clown triste. Souvent aussi des dames et des messieurs tout nus, tellement nus qu’ils allaient sûrement prendre froid. Oh oui, elle en savait des choses, la petite fille.

« Qu’est-ce’tu fais ? » Cet homme-là qui courait dans le noir et dans le froid, avec sa lampe de poche et ces curieux habits, alors ça, non, elle n’avait jamais vu un homme comme ça. Et elle avait crânement posé sa petite question. C’est bien normal quand on ne comprend pas.

« Qu’est-ce’tu fais ? » qu’est-ce que je fais ? Oui, en fait, qu’est-ce que je fous là ? Il avait réfléchi un petit coup, le marathonien. Mais il savait tellement bien ce qu’il faisait, en courant sur l’asphalte de la ville, ce soir d’hiver, tous les soirs et les matins d’hiver, tous les jours de l’année.

- Qu’est-ce’tu fais ?

- Ben je vis, quoi ! ou du moins, j’essaie.

Noël Tamini. Il s’agit de l’édito du N°0 de Spiridon paru en février 1972 sous le titre « Elle n’avait jamais vu un homme comme ça » et repris dans le N°50 en juin-juillet 1980 sous le titre « Qu’est-ce que je fais là ? »

Pourquoi courir ? - La course à pied est un sport si honnête. Presque tout le monde peut le pratiquer. C'est un sport gratifiant, peu coûteux et facile à pratiquer. La course à pied combat le stress, aide à contrôler son poids et procure une sensation interne de bien-être. Que pourriez-vous attendre de plus d’un sport ? La course sera ce que vous en ferez : c’est vous qui fixez vos objectifs, qu’il s’agisse de courir un mile sans vous arrêter ou bien de faire le Marathon de Londres. Vous pouvez réaliser ce que vous voulez. C'est l’idéal pour celles qui n’ont pas un moment à elles puisqu’on peut pratiquement courir n'importe où, seule ou avec des ami(e)s, participer à des courses ici ou à l’autre bout du monde.

Nous ne sommes pas toutes des 'coureuses naturelles’, ce qui ne veut pas dire que nous ne pouvons pas courir mais qu’il faut le faire progressivement. Nous vous sug-gérons de commencer par des séances de marche – à prendre à la lettre. Ne courez pas avant d’être capable de faire de la marche ! Lorsque vous pourrez marcher d’un bon pas, vous pourrez songer à alterner la course et la marche – ce qui représente déjà un excellent exercice. Vous pouvez chronométrer ou utiliser les arbres, les panneaux, les maisons comme repères pour décider à partir d’où vous pouvez marcher. Ne soyez pas trop dure avec vous-même. Faites-vous plaisir !

Chaque sortie peut représenter un défi mais vous progresserez plus facilement si vous vous fixez des distances réalisables. Ne vous attendez pas à être Sonia O'Sullivan en 2 semaines ! Si vous tenez un journal de course cela vous permettra plus tard de faire des lectures intéressantes mais aussi de mesurer vos progrès : vous verrez que vous marchez moins et vous courez plus. Ajoutez de la variété à votre programme avec du « cross-training » : de la natation, des séances de gymnastique ou un sport d'équipe et vous serez impressionnée par votre nouvelle forme.

Les filles en particulier trouvent que la course est quelque chose de social. Certaines d'entre nous ne sortiront qu’avec des ami(e)s pour bavarder (si elles le peuvent !). Rencontrer les autres, c’est une raison supplémentaire pour enfiler ses baskets. Au bout d’un certain temps, il se peut que les partenaires de course et les groupes constatent qu'ils ont progressé à des rythmes différents et que courir ensemble devient difficile. Cela ne doit pas vous arrêter. Envisagez de rejoindre un club de course où vous trouverez des gens de tous niveaux très heureux de vous accueillir - les coureurs sont généralement des gens enthousiastes ! Et le groupe procure une sécurité - ne mettez jamais votre sécurité en péril. Si vous courez seule, informez toujours quelqu'un de votre itinéraire, du temps que vous pensez mettre, et emportez un téléphone.

Traduit du site de GirlsRunToo

« L’autre me vaut, j’ai à lui dire merci. » - Rencontre avec Albert Jacquard. Entretien paru dans MAIF infos n°134 juillet 2004-07-21. Vous pouvez retrouver l’intégralité de l’interview d’Albert Jacquard sur le site de la MAIF.

Lorsqu’on lui demande qui il aimerait rencontrer, il répond « chacun ». Albert Jacquard est épris du genre humain, inquiet tout autant des périls qui le menacent. Le généticien a cerné les limites biologiques du primate « un peu raté ». L’intellectuel s’émerveille chaque jour de la spécificité de l’espèce humaine dont le système nerveux inégalé lui permet, chose fabuleuse, de communiquer, de rencontrer. Parce que l’homme puise sa force dans son contact avec l’autre, c’est dans ce sens qu’il faut oeuvrer. Autant dire à contresens des chemins trop fréquemment empruntés et qui favorisent surtout la compétition. Utopie ?

Nos sociétés, à vos yeux, font fausse route. Qu’est-ce qu’il faut changer ?

Albert Jacquard : Les hommes ont un défi majeur à relever, celui de savoir vivre ensemble. Le « surhomme » n’est pas celui qui est très fort ou très puissant. Le surhomme, c’est l’ensemble des hommes. Dès lors qu’ils coopèrent, s’allient, dès lors qu’il n’y a pas de compétition entre eux, ils peuvent progresser, atteindre des performances supérieures. C’est pourquoi il faut organiser, encore et toujours, des rencontres entre les hommes. C’est la seule richesse. Etre vivant, c’est être ouvert.

La rivalité n’est-elle pas inscrite dans la nature humaine ?

Albert Jacquard : Qu’en savons-nous ? C’est une idée reçue. Lorsqu’ils chassaient le bison, nos ancêtres y allaient en groupe. C’est ensemble qu’ils pouvaient encadrer l’animal et ensemble qu’ils joignaient leurs efforts pour le capturer. Celui qui avait porté le coup final n’était pas le plus méritant. La planète abrite aujourd’hui six milliards d’individus. La situation est inédite. Les effectifs humains ont été multiplies par quatre en un siècle ! Il est temps de réinventer la société. Vivre comme avant n’est plus possible, ou nous allons au-devant de catastrophes.

Avez-vous le sentiment d’être entendu ?

Albert Jacquard : Nos dirigeants, quelle que soit leur couleur politique, sont en général éclairés et de bonne volonté. Mais la société est sclérosée par le conformisme, les formules toutes faites, la répétition des mêmes erreurs. L’enseignement dispensé dans les écoles, petites et grandes, favorise cela au détriment, hélas, de l’inventivité. A mon niveau, je parle, j’interpelle, j’invite è réfléchir et je crois modestement que je suis entendu. Je suis inondé de demandes de préfaces ! Je sens aussi auprès des jeunes une réelle adhésion. Reste qu’il faut du temps pour que les idées fassent leur chemin. Souvenez-vous de Voltaire et des Encyclopédistes.

Qu’est-ce qui vous préoccupe le plus ?

Albert Jacquard : Les ressources naturelles, le pétrole par exemple. Au rythme actuel, nos arrière-petits-enfants n’en auront plus ! Le clonage, la mondialisation, la pollution, posent des questions nouvelles qu’il faut absolument affronter ! II s’agit de la vie sur Terre, et c’est notre devoir à nous, l’espèce humaine, de la préserver. La vitesse, quelle bêtise que la vitesse ! Elle crée des aberrations comme le Paris-Dakar on les Jeux olympiques. Savoir qu’un autre que moi a accompli un temps plus court que le mien peut m’aider à progresser. Qu’il soit considéré comme meilleur ou qu’il ait pulvérisé un record, en revanche, ne m’apporte rien.

L’éducation est donc un enjeu majeur…

Albert Jacquard : Absolument. Tout commence à l’école. La génération qui vient doit réfléchir à ce qu’elle va faire. Malheureusement, le système d’éducation actuel est pernicieux. Les notes, les classements, encouragent cette compétition absurde. L’école devrait se consacrer à promouvoir l’art de la rencontre. La rencontre avec les auteurs, avec les concepts, avec les cultures… Ce n’est pas facile, l’autre n’est pas moi, il peut être obscur, angoissant. L’enseignant aura atteint le but de sa mission si l’élève perçoit que de l’autre il peut faire une source, une richesse. L’enfant sera les liens qu’il tisse.

Il faudrait donc bouleverser les principes de base du système scolaire ?

Albert Jacquard : Il est évidemment indispensable de vérifier l’état des connaissances, on ne peut pas se passer d’examens. En revanche, ramener l’appréciation d’un travail à une note et par là instaurer une hiérarchie entre élèves, c’est réducteur, néfaste. L’autre me vaut. Il est différent. L’école peut initier cette prise de conscience. L’enfant qui dit « j’ai pas compris » rend service à toute sa classe. Quand on raisonne vite, on fait semblant. Pour comprendre il faut du temps. Je m’insurge contre le calcul du quotient intellectuel. L’intelligence ne se gradue pas. Elle a de multiples facettes, parmi lesquelles la capacité à imaginer, à s’intéresser…

Vous avez été professeur d’humanistique à Lugano. Vous enseignez l’humain ?

Albert Jacquard : Cette discipline s’efforce en effet de comprendre ce qu’est un être humain. Je m’adresse aux élèves d’une école d’architecture et réfléchis avec eux aux hommes qui vont vivre dans les bâtiments qu’ils dessinent. L’homme est le centre de l’univers. Il doit se débrouiller seul. Même les théologiens sont en train d’évoluer dans cette direction. Ils cantonnent Dieu à « l’après ».

Qu’est-ce que vous ne tolérez pas ?

Albert Jacquard : Le mépris. Il est inacceptable. Mon engagement en faveur des exclus va dans ce sens. Tout homme a droit à une vie qui lui permette de se construire.


Date de création : 01/03/2005 @ 16:42
Dernière modification : 27/07/2006 @ 08:22
Catégorie : 3. Archives
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